La Destruction Créatrice d’un NFT
Ce projet explore la manière dont les Non-Fungible Tokens (NFT) peuvent acquérir une valeur unique et non reproductible en établissant un lien irrévocable avec la destruction de leur contrepartie physique. Nous utilisons ici l’œuvre de la sculptrice française Monique Uhl (née Mayère) pour illustrer ce concept.
Le Paradoxe de la Rareté Numérique
Dans le monde de l’art, la rareté est un moteur essentiel de la valeur. Traditionnellement, une sculpture ou une peinture est rare par nature : elle n’existe qu’en un seul exemplaire physique. En revanche, un fichier numérique (image, vidéo) est parfaitement reproductible. Un NFT est un jeton numérique unique qui certifie la propriété d’un fichier, mais il ne résout pas la reproductibilité du fichier lui-même.
Pour conférer à un NFT une rareté comparable à celle d’une œuvre physique, il faut garantir qu’aucune autre version de l’œuvre ne puisse coexister avec le jeton numérique.
Le Protocole de Destruction-Authentification
Notre démarche suit un protocole strict en trois étapes :
- L’Œuvre Physique Originale : La tête de moine en pierre de Monique Uhl est capturée numériquement (photographie ou scan 3D) pour créer l’actif numérique (le futur NFT).

2. L’Événement de Destruction : L’objet physique est irrémédiablement détruit (ici, la tête s’est scindée en 3 morceaux) en étant filmé. Cette vidéo sert de preuve que l’original physique n’existe plus en tant que forme intacte.
https://opensea.io/collection/monks-head-by-monique-uhl
3. Le NFT Unique : Le NFT, qui représente l’œuvre dans son état complet (avant destruction), est mis en vente. La vidéo de destruction est attachée au NFT comme certificat d’absence physique, transformant le jeton numérique en la seule représentation complète et authentique de l’œuvre.
https://opensea.io/collection/monks-head-by-monique-uhl-physically-destoyed

https://opensea.io/collection/monk-without-head-by-monique-uhl
Conclusion : L’Art comme Preuve d’Existence
L’acheteur du NFT ne possède pas seulement un fichier numérique, il possède l’attestation cryptographique que l’œuvre physique complète, immortalisée dans le NFT, a été sacrifiée pour donner une valeur unique et exclusive à cette version numérique. C’est une démarche qui interroge la nature de la valeur et de l’authenticité à l’ère du numérique.